Abra Pampa - Pozo Colorado - SA de los Cobres

Je quitte le nord de la Puna pour une traversée vers le sud jusqu à San Antonio des Los Cobres, a 240 km de Abra Pampa. Je fais le plein de bouf et d eau (12.5L).

Un bout de la ruta 9, ou je profite de quelques km de bitume avant de bifurquer a droite sur ruta 40… la fameuse qui traverse l Argentine de Ushuaia a… Abra Pampa.

Premier arret 2 papis qui reparent un camion, je ne comprend pas bien ce qu ils disent, ils n ont presque plus de dent et machouille un boule de feuille de coca (les deux sont peut etre lies…).

Je continue et me dis… aller ce soir je dors au bord des Salines. Faut bien que je me fixe un objectif la route est tres monotone. C est tout droit, c est plein de gravier et de tôle ondulée et tout plat… autour il n y a que des buissons secos du sable et des cailloux.

Tout d un coup la cordelette qui tenait mon outre d eau de 6L se casse, l outre tombe sur la roue avant passe dans les freins et en moins de ¼ de sec je me retrouve par terre. Heureusement vu le poids du velo a l arriere, je ne fais pas un soleil mais le velo se couche sur le cote. L outre est coincee dans les freins et meme en desserrant la roue avant je n arrive pas a la degager… je suis oblige de vider un peu l outre pour la sortir.

Dans le plan de conau j aurais perdu 1L d eau 1 retroviseur (desole JM)et legerement voile ma roue avant.

Finalement rien de grave… je fais 105km ce jour la et me trouve une dune vers Pozo Colorado pour planter la tente…face aux salines.

A part les 2 papis je n aurais croise presque personne.

La nuit tombe et la fraicheur… enfin surtout sur le matin ou je me reveille vers 6h00… avec du givre plein le duvet au niveau du petit trou que je laisse pour respirer… il fait    -8C dans la tente. Je me rendors jusqu au 9h00 ou je me reveille avec un doux +14C dans la tente… mhhhh

Je charge le biclou, il est 10h en route, je fais un tour sur les salines ou je rencontre 3 francais.

Je traverse la 52 qui mene au Chili a l ouest et continue sur la 40 en terre vers le sud.

Apres quelques km je croise une moto… je m arrete, ils s arretent, chacun fait demi tour et on discute. C est un couple d italiens : Rita e Simone qui font un tour de l Argentine en moto.

Je continue, la piste est moyenne ade gravier, puis du sable, mais du sable bien tasse, ca roule pas trop mal.

Je m arrete manger a l ombre d une ruine, c est la seule chose que j ai trouve pour me mettre a l abrit du soleil. Pour compagnon a midi j ai un squelette de lama qui a trouve l ombre trop tard...

Je croise ensuite un 4x4 arrete, le gars est allonge dessous, je comprend qu il a explose une durite de frein... j ai bien un bout de gaine de velo... mais je ne crois pas que ca convienne. Il a l air confiant et je m en vais au son du marteau !

Un peu plus loin un camion qui a du vouloir aller voir un truc s est ensable... le chauffeur n est pas la, sinon je lui aurais propose de le tracter pour le sortir de ce mauvais pas !!!!

Il est 17h, 85km, j en ai ma claque, je commence a chercher un coin pour poser la tente, puis je vois quelques maisons a 1km de la piste avec un panneau "El Mojon - restaurant" !! improbable ici !! Je vais voir et atterris dans un joli petit hameau de maison en adobe. L adobe ici n est pas la fameuse marque de logiciel mais des briques faites en terre.

Un homme m acceuille, je lui demande si je peux planter la tente et si ils peuvent me donner un peu d eau... il me dit oui et me propose une petite chambre dans un des batiments. Aller ce soir je dormirai dans une cabane en adobe avec un toit en chaume et une charpente en cardon (le nom donne aux cactus de la region).

Je profite le soir du « restaurant »... je mange en fait avec la famille. Ils sont tres curieux de la vie en France, du prix du kilo de viande, de farine...

Je donne quelques lecon de francais aux 2 petits garcons. Le pere me dit qu ils vivent quasiment de facon autonome et s etonne qu en France presque plus personne ne vit comme ca. Les enfants sont aussi tres etonnes qu en France l etat ne donne pas la terre (la Pachamama, comme ils disent ici).

Ils ont des lamas, des moutons, quelques poules et meme une petite serre dans la quelle ils cultivent, pommes, basilic, persil, tomates... Je me pose evidemment la question de l eau. Ils ont une canalisation qui achemine l eau... de la montaña... a 25km, mais seulement depuis 10ans, avant ils amenaient l eau dans des bidons depuis San Antonio des Los Cobres la ville situee a 36km.

Le tourisme est un extra mais c est financierement interressant m avouera Sandro, le pere.

Le lendemain je repartirai vers 11h, je n ai que 36km.

Enfin 36km de piste sableuse... Finalement je roule a cote de la piste au dessus d un gazoduc enterre qui longe la route... je trouverai meme une superbe « single track » !!

San Antonio de Los Cobres, 3750m, une ville miniere, poussiereuse et sans grand interet a part qu on y trouve tout ce qui me permet de faire le plein (nourriture, eau) avant l ascension de l Abra del Acay... 4900m... le col le plus haut d amerique du sud... il parait...

Je monte au sommet d une coline au dessus de la ville... pour visualiser mes deux dernieres etapes depuis les Salines Grandes qu on voit au loin.

Le soir a l auberge je rencontrerai : une photographe qui veut aller dans une mine perdue a la frontiere avec le Chili et 4 gars tres sympas et passionnes de la Ruta 40 et qui la parcourent avec leur van genre Agence Tout Risque. Ils sont equipes de Tshirts, Ruta 40 comme le van qui a aussi des autocollants "Malvinas Argentinas... SIEMPRE" !!! Heureusement que je ne suis pas anglais !!!